30 novembre 2008

Trop de vent pour les Vans

Samedi matin, grand beau. De la poudre est tombée dans la semaine, l'occasion d'aller vérifier avec Gourou. Ça fait 2 semaines que je n'ai rien fait en montagne (pas envie, pas motivé, fatigué, bref envie de faire un break).
Et c'est reparti.

Départ tranquille de Chamrousse, donc, température pas trop fraiche, neige fraiche, grand bleu tout va bien (pour le moment).


Tout va encore bien quand Gourou entre dans le jardin d'enfants.


Dans la dernière pente avant la croix, le vent du sud se déchaîne : l'occasion de faire l'inventaire du fond de sac (veste, gros gants, cagoule, masque tempête). Pas évident de fouiller dans le sac avec les rafales. Gourou laisse partir une pochette sans même s'en rendre compte.


Arrivés à la croix, on ne s'arrête pas et on descend directement sur les lacs roberts, toujours avec l'espoir de faire les vans. Entre la croix et les lacs, la neige est poudreuse mais bien soufflée. Pas bon pour la suite. La montée au col des Lessines est rapide. C'est au-dessus que ça se gâte. La première pente au-dessus du col nous semble bien plaquée. C'est blindé de monde derrière nous, ce qui nous donne une fausse impression de sécurité. La trace est immédiatement recouverte par la neige transportée par le vent. Au replat suivant, une fausse manip et je laisse partir un gant. Coup de stress, j'ai du mal à rester lucide, mais je plante le sac dans la neige et part chercher le bout de tissu qui se fait la malle. Je me vois mal rentrer avec un seul gant vu la caillante qu'on se tape. Une petite course et je récupère le gant, j'ai déjà l'onglée à 3 doigts. Je reviens à mon sac complètement essoufflé, j'ai du mal à respirer avec les rafales de vents dans la figure. La pente suivante, courte, est elle aussi bien chargée, 30-40 cm sur fond dur, aucune cohésion entre les 2 couches. C'est pire que je ne pensais. Il reste 150-200 m de déniv dans la large combe finale. Un regard avec Gourou au replat suivant, la décision est rapide : on s'arrête là, pas envie de forcer le sommet dans ces conditions, marre du vent dans la figure. Demi-tour, le petit couloir au-dessus du col passe bien, mais le terrain est miné dans la traversée pour rejoindre le col. Même chose entre le col et les lacs, les rochers sont cachés et certains affleurent.
 Retour au lacs. Titi, pour le grand Eulier, va falloir attendre encore un peu (ça doit passer, mais ça a l'air bien miné aussi).
Retour à la croix, le mauvais temps est en train de s'installer, le vent s'est renforcé : c'est l'enfer dans la dernière pente où je vais d'alleurs perdre mon bandeau suite à un problème de capuche.

La descente par les pistes est finalement super agréable une fois qu'on a quitté les crêtes, poudre tassée idéale pour les premiers virages.
Dimanche, après une bonne perturbation qui nous a arrosé dans la nuit, c'est couvert le matin et une belle éclaircie se dessine vers midi. C'est reparti en solo cette fois pour le même endroit, objectif une, voire 2 montées à la croix de Chamrousse et assister au coucher de soleil.


14h30 je pars de la voiture et au bout d'1/2 heure, le soleil commence à se voiler.


L'enfer au paradis : arrivé sur les crêtes, je retrouve le vent qui souffle à 80 km/h environ (confirmé par un ancien pisteur rencontré). Ça déménage surtout à l'arrivée à la croix. Malgré les peaux, le vent me fait avancer tout seul. Je réussis à m'abriter à l'arrivée d'un TS. Pour le coucher de soleil, je repasserai, c'est quasiment jour blanc. Manip de peaux et je commence la descente. Ça secoue méchamment sur les premiers mètres puis ça se calme.
10 minutes plus tard, vers 2000 m, j'y crois pas, ça se dégage à nouveau. Je remets les peaux et remonte à la croix.

C'est toujours l'enfer à la croix, mais avec la visibilité, c'est plus sympa, toujours caché à l'abri de la petite cabane.


J'ai même mon petit coucher de soleil. Bon d'accord, y aurait pas le gros nuage ce serait mieux, mais bonne idée quand même de remonter, ne serait-ce que pour finir mon thermos de thé.


17h00, une dernière fois, j'enlève les peaux et commence la descente penché à cause du vent. Par contre, c'est royal, la montagne est déserte. Quelques champs de poudre au milieu des sapins (malgré des rochers jamais loin), le bonheur.

10 novembre 2008

Les passerelles du Drac - Deuxième

Dimanche 10/11.
Petit retour en arrière de quelques semaines, à la faveur d'un dimanche plus ensoleillé que ne le laissait supposer la météo. L'occasion de retourner, en VTT cette fois, vers les fameuses passerelles du Drac, et la première sortie pour mon nouveau jouet. Départ du même endroit que la dernière fois, le parking du Monteynard, il fait chaud pour un début novembre.

20 mn pour atteindre la première passerelle, le chemin est plat sans difficulté. Juste après, on rentre dans la forêt, le terrain est un peu plus gras et assez vallonné. Ça monte régulièrement jusqu'à une colline traversée par une route qui rejoint la rive droite du Drac.


Cette première partie entre les 2 passerelles offre de beaux points de vue.


Les couleurs d'automne sont bien là, et mon nouvel appareil semble tenir ses promesses.


Toujours ces couleurs d'automne. Le chemin est recouvert d'un tapis de feuilles sous lequel se cachent parfois quelques grosses pierres. Concentration nécessaire

La descente sur la deuxième passerelle est un peu moins roulante au début, encore plus vallonnée, avec notamment 2 parties bien raides et cassantes.


Sur la deuxième passerelle, le coin est un peu plus encaissé,


mais c'est joli quand même.


Encore une colline à remonter au-dessus de la deuxième passerelle, avec cette belle vue plongeante sur le bazar.

Une rapide boucle vers la plage de Savel,

puis c'est le retour par le même chemin.





Fin de journée, le soleil se couche dernière le Mont Aiguille, il serait peut-être temps de rentrer.



Retour dans la forêt, sur un single, large et facile, un vrai bonheur sur le vélo malgré le sol toujours un peu gras.

17h30 retour à la première passerelle, le coin est désert, et c'est parti pour 2 aller-retours sur le vélo sur la passerelle (pas bien, c'est interdit sur le vélo). Etrange sensation que de rouler entre 2 câbles, tout en sécurité, mais si près du vide.

18h00, retour à la voiture à la frontale, ben fait nuit quoi.

On aurait pu monter au lac des Rouies

Lundi 10 novembre 2008
On aurait pu se lever à 5h00, partir à 6, partir de Champhorent à 7h30.

On aurait pu monter jusqu'à 2300 m, chausser les crampons puis renoncer un peu plus haut, vu l'épaisseur et surtout les accumulations de neige notamment dans le lit du torrent qu'on voulait remonter. Ça tombe bien c'est ce qu'on a fait. Déception donc, surtout que Gourou il n'est jamais monté au lac des Rouies. Une consolation, et pas des moindres : de belles photos



Ambiance bien hivernale au pont sur le Vénéon, le sol est encore un peu gelé, mais ça monte bien pour la suite.


La neige s'est installée sous l'Olan.


Vers 2400 m, on signe le but (sur la gauche le lit du torrent qu'on voulait remonter, un peu trop rempli).


Y avait quand même une grosse pente à remonter sur une neige qui ne nous inspirait pas confiance.


L'avantage de ce mois de novembre, le torrent de la Lavey, ravagé par une probable crue, est à sec. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir le traverser à son endroit le plus large.


L'occasion également de sortir mon nouveau jouet (N*kon P6000) et de constater qu'il tient ses promesses.


L'occasion de faire une belle rencontre.


L'occasion enfin de partir de nuit et de rentrer de nuit, de vivre ces moments particuliers, de profiter des couleurs, de la chance qu'on a de pouvoir vivre ça.

02 novembre 2008

Notre classique : La Jasse

Dimanche matin, beau temps, beau lever de soleil qui annonce une dégradation.

Rendez-vous 8h avec le frère (dont le départ pour le soleil et les tapas se rapproche) chez le Chaffaroux pour notre montée à la Jasse qui est devenue une classique de novembre (l'année dernière, on s'était arrêté aux lacs du Vénétier pour un entraînement à la recherche d'Arva). Départ de la voiture vers 9h, on trouve la neige tombée récemment vers 1600 m.


Au bout d'une petite heure on dépasse le habert d'Aiguebelle et on attaque la montée vers les lacs. Les quantités de neige sont réparties inégalement suivant les endroits


C'est justement dans la traversée des lacs qu'on trouve la plus grosse accumulation de neige fraiche. Une traversée tendue au milieu d'un amas de blocs rocheux, parfois on s'enfonce jusqu'aux cuisses, parfois, on se coince les jambes entre les rochers. Bien concentré, ça passe.


La suite remonte une croupe facile faiblement enneigée. Puis au lieu de tirer directement vers le fond de la combe, on passe hors sentier pour rejoindre la crête entre les dents de Bédina et la Jasse, montée raide mais rapide et facile.


Une partie neige, une partie rocher,


et on arrive sur la crête, bien confortable, même si là-aussi quelques accumulations au milieu de blocs rocheux rendent la progression difficile.


On passe quelques minutes au sommet et juste avant de descendre, un coup d’œil dans la combe de la Dent du Pra et j'aperçois un mouvement entre 2 rochers. 10 secondes plus tard, j'ai pas rêvé, il y a bien un chamois, impressionnant d'aisance et de rapidité.


Impressionnant d'ailleurs de le voir passer une corniche verticale qui doit bien faire 2 mètres.


Une idée du transport de neige qui a eu lieu lors de al dernière chute : une congère de 2 mètres sous le sommet. On a vérifié, on est passé juste en-dessous.


Descente directe du sommet,


en repassant par les lacs pas encore complètement gelés. L'année dernière à la même époque, il y avait quand même plus de neige.




Une dernière descente en neige dans la pente sous les lacs et on est à la voiture une heure plus tard. On finit la journée par vider le frigo du Chaffaroux qui n'est pas bien rempli (le frigo hein), c'est une honte. Dire qu'on le nourrit en rando (c'est pour ça qu'il a un sac léger et qu'il va plus vite que nous) et qu'il a à peine de quoi reconstituer nos réserves une fois revenus à la civilisation !