Une petite traversée de la route des ronzières
avant d'attaquer la forêt. La trace, d'abord plate, devient vite trop raide pour ma forme du jour, certainement tracée par quelque vigoureux collant-pipette. Et une bielle coulée d'entrée qui oblige à gérer l'effort, à débrancher le cerveau et avancer le nez dans les spatules. Les spatules, parlons-en : j'ai deux enclumes aux pieds (Atomic Tourcap des années 90), droits comme des I, montés avec les indestructibles 404, mes skis habituels étant restés au stand.
Là je lève la tête et je vois une grosse glace à la vanille. Mouais ..
A la sortie de la forêt, ça ne va pas mieux, mais pas pire, alors je continue devant mes acolytes qui font une pause. Je ne peux même pas boire d'eau, le tube a gelé. Mmmmm, c'est bien la montagne. Y du monde devant, y a qu'a suivre. Étonnamment, je n'ai pas mal au jambes ni aux épaules. Suis juste fatigué.
La dernière photo avant que l'APN ne se mette en rideau. Encore 300 m de D+. 
1,10/1,15 m de neige, fraiche (photo Armand).
Patrick en pleine forme, Altivoyageur, à l'agonie, oui c'est le mot (photo Armand)
L'arrivée à la Brèche dans le congélateur. La température est vraiment basse depuis l'altitude 2200 m.
A la brèche, on estime la t° à -15°C. J'ai du mal à plier les peaux et en plus je me prends un grosse douleur dans les mains. Pas en forme je vous dis.
Juste avant de quitter le soleil à l'entrée de la forêt, ça va à peu près mieux, sauf que j'ai de la glace sous les skis. 100 m dans la forêt et une boîte plus tard, j'ai déchaussé. Reste plus qu'à gratter les skis pour continuer la descente prudemment pour éviter les rochers qui affleurent. 15h retour à la voiture, pas plus fatigué que ce matin. Tout va bien.On a bien fait d'en profiter, les conditions vont rapidement changer.
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