15 février 2009

Col de la Porte d'Eglise - 2621 m. De la poudre jusque derrière les oreilles

Samedi. Temps nuageux au nord de Belledonne. C'est pourtant là qu'on va avec la même équipe. Toujours RDV 7h00 chez le Chaffaroux, puis direction le Grand Thiervoz, un petit bled perdu au milieu de la plus belle chaîne de montagne du monde. Il a neigé jeudi avec un fort vent de Nord vendredi, risque d'avalanche annoncé 3 voire 4 suivant les secteurs, donc on a intérêt à choisir des pentes pas trop raides. Donc on va . Une montée en forêt puis des pentes peu raides jusqu'au couloir final, et de la poudre, rien que de la poudre.
Mon problème du jour, je viens de changer de skis, des skis taillés, mais j'ai encore mes peaux droites : il manque 4 mm cde chaque côté le long des carres sous le pied. Qu'à cela ne tienne, je ferai toute la montée avec les couteaux et le problème est résolu.


Départ skis aux pieds du parking. La montée est déjà tracée. La trace est parfois raide, mais finalement ça monte bien.


Quelques passages sanglier au-dessus ou en-dessous des arbres selon leur taille, parfois on ne sait pas si on est sur le sentier ou dans le lit d'un torrent.


Vers 1600 m, les arbres commencent à s'espacer et on entre dans le vallon de la petite Valloire. Sur la photo, au-dessus du 2ème chalet (refuge de la fouetterie (?) bonjour le nom) on voit la pointe derrière laquelle se cache notre objectif du jour. Une petite pause au chalet et on doit tracer dans 50 à 60 cm de peuf légère.


Finalement ça monte tranquille avec la perspective d'une descente d'anthologie. Contrairement au Grand Rocher et à la Chartreuse dans le rétro, on n'est pas au soleil. Au moins la neige ne devrait pas bouger.


Une succession de ressauts et de traversées ascendantes facile et on arrive en vue du couloir qui mène au col.


2300 m, la dernière traversée justement avant d'attaquer les conversions dans le couloir. J'arrive à enfoncer quasiment tout le bâton, et plus on monte, plus l'épaisseur de neige augmente. A l'attaque du couloir, les consignes sont claires : enlever les dragonnes, enlever les sangles des fix, mettre la veste et tout fermer, s'espacer (un seul avance sur la trace entre 2 conversions).


Arrivé au milieu du couloir vers 2500 m, Philippe sort la sonde pour aller vérifier l'épaisseur. La sonde de 2,40 s'enfonce complètement, et il ne touche pas le fond. Environ 3 mètres de neige dans le couloir qui se trouvait sous le vent du nord les 2 jours précédents, donc risque de plaque dûe à une grosse accumulation. On s'arrête là, on enlève les peaux, on bloque les fix et c'est parti pour une orgie de poudre, légère, facile à tourner, un vrai régal qui nous rappelle (même si on n'en a pas besoin), pourquoi on s'est levé à 6h et pourquoi on en ch... depuis maintenant 3 heures, mais pourquoi c'est si bon. Et cerise sur le gateau, le soleil sort au moment où on commence la descente, où on va croiser une horde de randonneurs venus nous voler la poudre.


Toute la descente jusqu'au chalet est tellement phénoménale qu'on remet les peaux
pour une deuxième montée. Malgré le soleil, le fond de l'air reste frais et la neige garde son aspect de sucre en poudre. Problème au départ de la deuxième montée, j'arrache un crochet sur une de mes peaux qui ne ne colle plus. Une peau de rechange, un petit bricolage et ça tiendra ce que ça tiendra. Je laisse les copains partir devant, il me récupèreront à la descente.


Je les retrouve vers 2300 m alors qu'une nappe de brouillard, qui jusque là trainait dans le vallon d'à côté, vient nous rendre visite. Ma deuxième peau ne colle plus. Il est temps de descendre, d'autant plus qu'il reste de la place pour faire nos traces.


Une première alerte pas bien méchante puisque 5 mn après c'est le retour du grand bleu.


La deuxième alerte plus sérieuse nous attend en-dessous : une grosse nappe de brouillard qui nous accompagnera jusqu'au refuge. Rien de bien méchant, on y voit quand même à 100 m. Il suffit de rester ensemble, de trouver la trace de montée qui nous ramène au chalet. Et là encore coup de chance, plus de brouillard sous le chalet. on va faire la descente dans la forêt sur une neige certes traffolée, mais sans problème de visibilité.
Une belle sortie, parfaite pour baptiser mes nouvelles planches qui tournent toutes seules, après avoir mis les Hagan à la retraite. Reste plus qu'à acheter les peaux qui vont avec.

Dénivelée : 1700 m (les copains eux feront entre 1800 et 2000 m). Et demain ? Ben on remet ça, même heure, même équipe quasiment dans le vallon d'à côté.

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